La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent ; elle est responsable à long terme d’une augmentation de la morbidité et de la mortalité due essentiellement à une augmentation du risque infectieux. L’objectif de notre travail était d’évaluer la prévalence de la tuberculose chez les patients atteints de PR qu’ils soient sous biothérapie ou non, ainsi que les facteurs associés à sa présence.

Étude rétrospective sur une période de 11 ans, de janvier 2011 à mars 2022, incluant tous les patients atteints de PR ancienne donc diagnostiquée selon les critères de l’ACR 1987 ou récente et donc diagnostiquée selon les critères ACR/EULAR 2010

Un total de 407 patients ont été inclus. L’âge moyen des malades était de 58,86±12,44 an avec une prédominance féminine. Le sexe ratio F/H était de 6.La durée d’évolution était 14,44±7,52 ans. L’HTA était présente chez 16 %, le diabète chez 19,5 % et l’ATCD de tuberculose et de contage tuberculeux a été retrouvé chez 6,4 % des patients. La prévalence de la tuberculose était de 4,9 % dont 3,9 % pulmonaire et 1 % extra pulmonaire. L’IDR à la tuberculine était positif chez 28,2 % et le quantiféron chez 13,5 %. Le bilan inflammatoire réalisé au moment de l’infection, la moyenne de la vitesse de sédimentation VS chez nos patients était de 33,55±37,96mm/h, la moyenne de la CRP était de 35,55±27,12mg/l. 59,7 % des cas avaient une activité forte de la maladie ; exprimée en DAS 28). 81 % des cas étaient séropositifs pour le facteur rhumatoïde, alors que 19 % étaient séronégatifs. 60 % de nos patients avaient des anti CCP positifs. Chez notre population, 250 patients 68,8 % avaient reçu une corticothérapie à long cours, avec une dose moyenne de 9,5mg/jour±4,85mg, (6,10mg/j) au moment du diagnostic de l’infection. Parmi ces patients,80,20 % avaient une dose qui dépassait 7,5mg/jour au moment de l’infection. La durée moyenne de prise de corticoïdes était de 5 ans, 45 patients (soit 11,05 %) ont eu une durée de corticothérapie de 7 ans, Pour le traitement de fond 96,6 % étaient sous Cdmards et 39,1 % des patients étaient sous biothérapie. L’analyse bivariée a montré une association significative entre l’élévation de la CRP (p=0,002) et la survenue de la tuberculose au cours de la PR.

Étude cohorte a été réalisée en Espagne, concernant 788 patients atteints de PR sélectionnés par tirage au sort à partir d’une base de données de 34 services de rhumatologie, entre 1990 et 2000. Sept cas de tuberculose ont été observés. L’incidence était estimée à 134/100 000 PA, soit un ratio d’incidence standardisé de 3,68 (IC 95 % : 2,36–5,92) par rapport à la population générale ce qui concorde avec nos résultats

La prévalence de la tuberculose chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde était faible. Les PR très inflammatoires et actives semblent avoir plus de risque de développer une tuberculose.